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Critiques de films, séries, interviews et entretiens


The Perks of Being a Wallflower (Le Monde de Charlie): sensibilité et justesse

Publié par Marie sur 3 Novembre 2013, 04:13am

Catégories : #comédie dramatique, #romance, #Stephen Chbosky, #Logan Lerman, #Emma Watson, #Ezra Miller

The Perks of Being a Wallflower (Le Monde de Charlie): sensibilité et justesse

Sorti en 2012, The Perks of Being a Wallflower ou Le Monde de Charlie, a reçu un accueil retentissant aux Etats-Unis. En effet, il a été récompensé par de nombreux festivals (Independent Spirit Awards, National Board of Review Awards, etc.) et les critiques l'ont encensé, d'autant plus qu'il s'agit d'un film indépendant. Adapté d'un best-seller et réalisé par l'auteur lui-même, réussira-t-il à éviter l'écueil du cliché de comédie pour ado ou se noiera-t-il sous l'accumulation de stéréotypes mièvres?

SYNOPSIS : Au lycée où il vient d’arriver, on trouve Charlie bizarre. Sa sensibilité et ses goûts sont en décalage avec ceux de ses camarades de classe. Pour son prof de Lettres, c’est sans doute un prodige, pour les autres, c’est juste un "loser". En attendant, il reste en marge - jusqu’au jour où deux terminales, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile. Grâce à eux, il va découvrir la musique, les fêtes, les filles… pour Charlie, un nouveau monde s’offre à lui.

Je dois avouer que je m'attendais à une énième comédie stupide pour ado et j'ai été très surprise de voir que l'histoire est très différente de ce à quoi on pourrait s'attendre.

La plus grande force du film est, selon moi, la justesse de son propos et la finesse de chacun de ses personnages.

Charlie, le héros, est bien sûr le personnage le plus développé et étrangement, on ne parvient à le cerner qu'à la fin, et encore, certains détails manquent à l'appel. L'entièreté de son passé se dévoile au fil des minutes et cela donne une certaine épaisseur à son personnage dans le sens où on ne nous étale pas une biographie avant de commencer le film. L'histoire se révèle petit à petit et c'est à nous de rassembler les morceaux pour tenter de définir le personnage.

J'ai trouvé que Logan Lerman, fraichement rescapé de Percy Jackson: le Voleur de Foudre, était impressionnant. Je ne l'ai pas vu joué dans autre chose que Percy Jackson et j'ai trouvé que son jeu avait évolué pour devenir plus subtile et tout à fait adapté au film.

Emma Watson, quant à elle, tourne définitivement la page d'Harry Potter et prouve qu'elle peut tout à fait interpréter autre chose qu'Hermione Granger!

J'ai particulièrement apprécié le jeu d'Ezra Miller, acclamé pour son rôle dans We Need to Talk about Kevin, qui est à la fois très léger, plein d'humour et en même temps très grave et lourds de secrets.

Parlons maintenant scénario. Nous sommes tous envahis par la culture américaine et c'est donc à travers les séries, les films et la musique que nous connaissons la façon dont se déroule l'éducation aux USA. Les insultes du type "loser", les blagues dans les casiers, les bagarres dans la cafétéria sont des clichés que nous avons intégré. Je ne dirai pas que le film les évite mais il les traite d'une manière très intelligente.

Loin de les accumuler sans leur donner de sens, il les utilise pour expliquer certains comportements, actes, et certaines pensées...

Ce film, c'est aussi toute une ambiance. Le début des années 90, caractérisé par une musique très spécifique, est mis à l'honneur. David Bowie, The Smiths, Galaxie 500, New Order, etc. De multiples références permettent à la fois de mieux représenter l'époque dans laquelle se déroule l'histoire mais aussi d'apporter une touche musicale vraiment originale. Les morceaux en arrière-fond ajoutent vraiment une dimension plus forte et touchante.

J'ai vraiment apprécié ce film mais je pense que son défaut majeur est d'aborder des sujets graves tels que le suicide, la dépression, le viol, en les survolant, à travers des flashbacks, des ellipses, mais sans jamais les confronter directement avec les personnages. Il est en quelque sort aseptisé. Au lieu d'intégrer clairement les faits dans les biographies des personnages, ils sont présentés de façon onirique et peu développés.

On pourrait apprécier cette façon plus délicate d'exposer des sujets aussi sensibles mais je pense que la force du film réside dans la sincérité de son propos et, dans cette optique, il aurait été judicieux et pertinent de se pencher sur cet aspect avec plus de profondeur.

J'ai néanmoins beaucoup apprécié ce film, que j'ai trouvé élégant et poétique et que je recommande à tous ceux qui cherchent un film sur l'adolescence avec (enfin!) de la profondeur!

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