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Critiques de films, séries, interviews et entretiens


Le Labyrinthe de Pan, une fable pour adultes, noire et chimérique

Publié par Marie sur 11 Novembre 2013, 00:21am

Catégories : #Guillermo Del Toro, #fantastique, #historique, #Ivana Baquero, #Sergi López, #Doug Jones

Le Labyrinthe de Pan, une fable pour adultes, noire et chimérique

Mélanger les genres n'est pas chose aisée et le défi de Guillermo Del Toro semblait impossible à réaliser : mêler le fantastique à l'après guerre civile d'Espagne paraît être en effet un projet très osé.

Projeté au festival de Cannes de 2006, le film a su trouver son public, mais si les critiques n'étaient pas unanimes, j'ai personnellement été conquise.

SYNOPSIS: Espagne 1944. Fin de la guerre.

Carmen, récemment remariée, s'installe avec sa fille Ofélia chez son nouvel époux, le capitaine de l'armée franquiste.

Alors qu'Ofélia s'adapte difficilement à sa nouvelle vie, elle découvre près de la maison un mystérieux labyrinthe. Pan, le gardien des lieux, une étrange créature magique et démoniaque, va lui révéler qu'elle n'est autre que la princesse disparue d'un monde enchanté.

Pour découvrir la vérité, Ofélia devra accomplir trois dangereuses épreuves, que rien ne l'a préparé à affronter.

La force du Labyrinthe de Pan réside dans le parfait dosage de tous les ingrédients du film: un côté politique (bien développé mais qui ne prend pas d'allure de pamphlet), un monde imaginaire (fascinant, effrayant) et une cohésion totale entre les deux mondes.

Au début du film, la distinction entre les deux mondes est totale: le réel est noir, gris, morne. Le monde de Pan est rouge, jaune, lumineux. Au fur et à mesure du film, de plus en plus de liens se tissent et les couleurs commencent à se ressembler pour ne former plus qu'une à la fin du film.

Le scénario est très bien écrit et, si le réalisateur s'est inspiré d'Alice au Pays des Merveilles, il a su, en mêlant avec finesse histoire, imagination, enfance, éviter l'écueil du conte initiatique de base qui aurait eu un air de "déjà-vu".

J'ai trouvé que le monde imaginaire était surprenant et parfaitement crée. On pourrait en effet s'attendre à un monde-échappatoire banal et merveilleux. La réalité est toute autre; ce monde est effrayant, démoniaque et repoussant. Des ogres, des faunes et des insectes plus étranges que les autres y vivent et apportent une dimension inquiétante à l'atmosphère du film qui est déjà rendue intense par la régime politique de Franco.

Un peu gothique, très original, complètement fantastique, le décor est dans la même veine que ceux de Tim Burton.

La photographie du film est extraordinaire, empreinte de mélancolie, très travaillée. Chaque plan reflète parfaitement les intentions des personnages et les interactions qu'ils entretiennent avec leur environnement. Del Toro a réussi à capturer l'horreur de la réalité, sa noirceur et à la transformer en un film poétique, visuellement très beau.

Côté musique, on se laisse emporter par la berceuse de Mercedes, qui est aussi le thème musical du film.

Les performances des acteurs sont remarquables, surtout pour Sergi Lopez, qui campe probablement le plus grand méchant de l'histoire du cinéma, à la fois sadique, fasciste, terrifiant. Son personnage est d'une violence inouïe, ce qui laisse donc place à des scènes particulièrement dures et réalistes.

J'ai trouvé que ce film était à la fois une claque cinématographique (réalisation impeccable), historique (dénonciation du régime de Franco) et humaine (réflexion sur l'accomplissement de soi).

ATTENTION: Certaines scènes sont particulièrement choquantes et je le déconseille aux plus jeunes.

Bande-annonce (en VOSTFR)

Thème musical du film

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