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Critiques de films, séries, interviews et entretiens


Gatsby le Magnifique : tonitruant et excessif mais fascinant

Publié par Marie sur 20 Mai 2013, 09:51am

Catégories : #Baz Luhrmann, #Leonardo DiCaprio, #Tobey Maguire, #carey mulligan, #drame, #romance

Gatsby le Magnifique : tonitruant et excessif mais fascinant

Après Romeo + Juliette (adaptation plutôt intéressante), Moulin Rouge (que je trouve personnellement vulgaire et banal) et Australia (un désastre!), Baz Luhrmann s'attaque à un classique de la littérature anglo-saxonne : Gatsby le Magnifique (The Great Gatsby) de Francis S. Fitgerald. Le roman, publié en 1925, supportera-t-il le kitsch du réalisateur ?

SYNOPSIS : Les années folles. Nick Carraway, écrivain d'une trentaine d'années quitte son Middle West natal pour gagner New York et travailler dans la finance. Il emménage à côté d'un dénommé Jay Gatsby dont l'immense maison occulte celle de Nick. De plus, Gatsby donne fréquemment de somptueuses et importantes réceptions. Mais Nick ignore tout de cet homme, sujet des plus folles rumeurs.

Avec Gatsby le Magnifique, on ne sait par où commencer : les décors, la musique, les costumes, le jeu, l'histoire, les dialogues ? La première impression que j'ai ressentie est celle d'un film "énorme", qui en met plein la vue et qui est tellement grand audio-visuellement qu'il est ardu de le critiquer dans sa globalité.

Commençons donc par ce qui, selon moi, ne correspond pas à mon interprétation du roman de Fitzgerald.

J'ai tout d'abord trouvé que la luxure et l'extravagance étaient présentées de façon très vulgaire et manquaient de finesse et d'élégance. L'explosion de couleurs, de musique, de plans, donnent presque la nausée. Je m'attendais à quelque chose de plus sobre, tout en rendant fidèlement hommage au roman, mais sans "agresser" le spectateur aussi violemment. Ce spectacle visuel fonctionne pendant les premières minutes mais retombe dans les scènes plus intimes. Dépouillée de cet attirail clinquant, la mise en scène manque parfois d'idée. Par exemple, si la première apparition de Daisy est une réussite, à la fois vaporeuse, insaisissable et onirique, celle de Gatsby est en revanche très maladroite ; coincée entre un montage épileptique et de la musique assourdissante, sans oublier les invités qui brouillent le champ de vision du spectateur. La première partie du film apparaît donc comme un spectacle bigarré, artificiel, qui nous donnerait presque une indigestion. Étrange impression que j'ai ressentie par la suite : la fascination. Car face à un décor aussi kitsch et travaillé, des costumes plus pailletés les uns que les autres, résonnant de cette bande-son étourdissante, on est fasciné par cet univers si lisse et pourtant attirant.


Je pense également que le potentiel de Nick (Tobey Maguire) a été très mal exploité. Loin d'être un observateur au regard fin et critique sur le monde dans lequel il évolue, il se contente d'être un ami passif. Sa voix en bande-son et les derniers mots du film montrent que si Luhrmann semble être attaché aux écrits de Fitzgerald, il ne cherche que des équivalences dans le cinéma. En témoignent les les ultimes phrases inscrites sur l'écran qui gâchent l'émotion et peut-être l'unique intérêt de cette voix off intrusive : faire surgir l'émotion sans image, sans fioriture.

Je ne m'attarderai pas sur la bande-son, rythmée par Jay-Z, Lana Del Ray et Florence & The Machine car, même si elle est anachronique, elle pourrait être un écho à notre époque et notre société (voir plus bas)

Côté jeu, les acteurs s'en sortent plutôt bien ; un DiCaprio bon sans être extraordinaire, un Maguire atone et taciturne mais une Carey Mulligan douce, grave, insaisissable. Il semble évident que Lurhmann s'est bien plus intéressé à la romance qu'à la critique de la société et a donc braqué sa caméra sur le couple Daisy-Gatsby. Le côté tragique est exacerbé mais également celui du "je t'aime, moi non plus" qui s'impose dans les dernières minutes de façon grossière.

J'ai apprécié l'idée d'assombrir encore plus le personnage de Gatsby, dont les sentiments flirtent avec une folie latente, appuyée par cette fascination pour la lumière verte. Pathétique, il a besoin d'organiser des fêtes somptueuses pour exister. Sans cela, il n'est rien. Mais Gatsby est trop vite survolé et son côté envoûtant n'est pas mis en valeur.

Une question persiste : peut-on vraiment dire que cette adaptation est un écho à notre époque ? Plusieurs indices pourraient nous laisser y croire : la musique très moderne, la construction des buildings, les fêtes tapageuses, etc. Également : l'idée d'excès, d'insatisfaction et de consommation qui sont désormais les marques des années 2000.

Luhrmann se charge donc de dénoncer les inégalités dans l'Amérique d'aujourd'hui, condescendante, inégalitaire et irritante et où les boucs émissaires sont désignés pour porter le chapeau des excès de certains. Fidèle à lui-même, il surcharge le décor, les costumes et la musique pour offrir un spectacle divertissant mais qui perd le charme du roman par son extravagance et par son envie de plaire au grand public en proposant une histoire d'amour tragique où se côtoient des grands noms du cinéma.

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F
trop d'excès pour moi, je n'ai pas du tout accroché. De plus j'ai trouvé que les acteurs n'étaient pas top, et bien meilleurs par ailleurs...
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F
Un film à l'ambiance incroyable, le pari du réalisateur est réussi, la magie du cinéma opère à merveille... j'ai adoré!
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