Hunger Games 2 : Catching Fire, l'éveil d'une révolte

L'un des points positifs, lorsqu'on vit sur le continent nord-américain, est que les films sortent plus tôt qu'en Europe.

J'ai donc eu la chance d'assister à la projection d'Hunger Games 2 : Catching Fire (l'Embrasement) hier soir. Le film sort le 27 novembre en France et en Belgique.

Après le succès du premier film et l'engouement qu'a provoqué la saga, que peut-on attendre du deuxième volet?

SYNOPSIS: Katniss Everdeen est rentrée chez elle saine et sauve après avoir remporté la 74e édition des Hunger Games avec son partenaire Peeta Mellark.
Puisqu’ils ont gagné, ils sont obligés de laisser une fois de plus leur famille et leurs amis pour partir faire la Tournée de la victoire dans tous les districts. Au fil de son voyage, Katniss sent que la révolte gronde, mais le Capitole exerce toujours un contrôle absolu sur les districts tandis que le Président Snow prépare la 75e édition des Hunger Games, les Jeux de l’Expiation – une compétition qui pourrait changer Panem à jamais…

Plus noir, plus politique, ce deuxième film est, dans l'ensemble, une réussite.

Au niveau de l'image tout d'abord, il y a eu une certaine évolution, due à un changement de réalisateur. Le premier volet était nerveux, la caméra sur épaule faisait frémir l'image, ce qui apportait une angoisse supplémentaire.

Maintenant que les spectateurs ont compris l'ambiance générale de Panem - effrayante, dangereuse, imprévisible - il semblait important de se concentrer sur ce qui compte réellement : la naissance d'une révolution.

Je trouve cette approche est très intelligente ; le premier film posait les bases de l'histoire, explorait la psychologie des personnages, présentait les lieux. Mais la série des Hunger Games ne porte pas sur les personnages, elle porte sur la révolte d'un peuple. Il était donc judicieux de quitter l'esprit de Katniss pour se concentrer sur ce qui se passe autour d'elle. Le second film se focalise plus sur l'aspect politique d'une dictature et sur la rébellion d'un peuple.

Côté jeu (jeu d'acteur, il n'y a ici aucun jeu de mots), les acteurs sont bien meilleurs. Jennifer Lawrence était déjà très bien dans le premier volet mais Peeta (Josh Huntcherson) et Gale (Liam Hemsworth) ont gagné en maturité. Leur personnalité s'étoffe, la palette d'expressions (qui était réduite à des airs désespérés et à un regard morne) s'agrandit.

Woody Hallerson (Haymitch) est la touche d'humour qui permet au film de ne pas virer trop dark. En effet, si l'ensemble du film est moins brillant et beaucoup plus sombre que le premier film, une forme de cynisme, d'humour caustique persiste et apporte un vrai plus au film.

En ce qui concerne les effets spéciaux, rien à redire de ce côté là. Le Capitole (la capitale de Panem) a certes perdu de sa brillance pour finalement exposer ce qu'il est réellement : une coquille vide de sens, habité par un peuple malsain, qui se réjouit de nouveaux Jeux.

La seule faiblesse que j'ai trouvée au film est dans son découpage. Il dure environ 2h30, ce qui est assez long mais ce n'est pas le problème. Ce qui m'a dérangé, c'est le fait que sur les 2h30, il y a 1h30 de film consacrée à tout sauf au Jeux, qui eux, sont concentrés en moins d'une heure. Trop rapide, peu développée et finalement assez vague, je dirai que la partie dans l'arène est celle qui m'a déçue. D'autant plus que ce défaut ressortait déjà dans le livre, et avait été souligné par de nombreuses critiques. Il aurait sans doute été plus pertinent de mieux proportionner le scénario.

Dans l'ensemble, j'ai trouvé le film plus mature que le premier mais pas forcément meilleur. En effet, le premier offrait un regard totalement neuf sur un société inégalitaire, dirigée par la peur et une cruauté sans pareille. Désormais, l'effet de surprise est tombé.

Cependant, si le premier esquissait le début d'une révolte, le deuxième en pose les bases solides. Les plans sur le révolte qui gronde sont très puissants et particulièrement touchants.

Le film montre également la puissance de l'espoir et d'un simple symbole : un geai moqueur.

Digne du volet précédent, le deuxième volet de Hunger Games est un excellent divertissement et est fidèle au livre (dans le bon sens du terme).